Suite au reportage relatif aux agonistes dopaminergiques diffusé sur France Inter
Un reportage portant sur les effets indésirables des agonistes dopaminergiques est passé à l’antenne de France Inter samedi 18 janvier dans le cadre de l’émission « Secrets d’info ». Il pointe les risques de troubles du contrôle des impulsions engendrés par cette classe de médicaments, sur lesquels l’association alerte les autorités sanitaires depuis longtemps. Dès 2010, huit ans avant la diffusion de la première étude scientifique sur le sujet, France Parkinson portaient déjà des revendications de mesures à ce sujet auprès du ministère de la santé dans le cadre de son Livre Blanc. Elle a ensuite obtenu de l’Agence du médicament que soit créé un document d’information à destination des patients.
Le reportage de France Inter intègre une séquence dans laquelle est relatée une première affaire judiciaire datant de 2010 visant le laboratoire GSK pour défaut d’information sur son médicament, le Requip®. Il sous-entend que l’association n’aurait, à l’époque, pas informé, voire se serait tue, au motif que le laboratoire GSK faisait partie de ses partenaires. France Parkinson dément avec virulence cette accusation, et se désole que la journaliste à l’origine de ce reportage oublie de mentionner le combat qui a été le sien pour faire entendre la voix des patients, et omette également de dire que l’association avait bel et bien informé de cette affaire, à travers la mise en avant du livre de l’avocat du plaignant « Sexe et addictions sur ordonnance » dans son magazine L’écho notamment.
Soutenue par la générosité du public, l’association a toujours été libre et indépendante, et n’a jamais été sous l’influence de quelque laboratoire pharmaceutique que ce soit. Les mécénats provenant d’acteurs de l’industrie du médicament n’ont jamais représenté plus de 5% de ses ressources et sont aujourd’hui inférieurs à 2%, dont plus de 80% ne sont pas des fabricants d’agonistes dopaminergiques. Aucun de ces mécènes ne représente à lui seul plus de 0.3% des ressources annuelles de l’association. Le laboratoire GSK ne fait en outre plus partie de ses mécènes depuis 2014.
Si nous connaissons l’existence de ces effets indésirables depuis de nombreuses années, les multiples cas rapportés aujourd’hui posent cependant de nouveau la question du caractère de gravité de ces troubles. Ils interrogent également, en particulier, sur les effets du Ropinirole (Requip®) ainsi que du Pramipexole (Sifrol®) qui semblent être à l’origine de la majorité d’entre eux, et par là même, sur leur proportion dans les prescriptions médicamenteuses.
Pour mesurer la fréquence mais aussi l’intensité de ces troubles, et ce sur les différentes molécules de la classe de médicaments des agonistes dopaminergiques, France Parkinson conduira prochainement, en concertation avec les professionnels de santé, une enquête permettant d’apprécier la situation. Cette enquête permettra à l’association de prendre les mesures adéquates pour mieux mettre en alerte les professionnels et les patients eux-mêmes, et de porter des revendications de contrôle renforcé auprès des autorités sanitaires.
Nous rappelons qu’il est important, pour les personnes qui voient survenir des changements de comportement suite à la prise d’agonistes dopaminergiques, de consulter rapidement leur médecin qui saura réajuster le traitement. Il ne faut jamais arrêter par soi-même un traitement dopaminergique sans l’avis préalable de son neurologue.
Pour plus d’informations sur les troubles du contrôle des impulsions en lien avec la prise d’agonistes dopaminergiques, consulter la rubrique « effets indésirables » du site internet de l’association : voir les effets indésirables