La pose du diagnostic de la maladie de Parkinson
Établir un diagnostic précis de la maladie de Parkinson dans ses premiers stades peut être difficile. La progression de la maladie est lente et les premiers symptômes préoccupants n’apparaissent que lorsque 60 à 80 % des neurones dopaminergiques ont déjà disparu.
Établir un diagnostic précis de la maladie de Parkinson dans ses premiers stades peut être difficile. La progression de la maladie est lente et les premiers symptômes préoccupants n’apparaissent que lorsque 60 à 80 % des neurones dopaminergiques ont déjà disparu.
De nombreux signes précurseurs peuvent se manifester 10 à 20 ans avant le diagnostic. Ces signes sont souvent discrets et, pris individuellement, ils ne suggèrent pas une maladie de Parkinson. Toutefois, la présence de plusieurs d’entre eux suppose de consulter un médecin.
L’évaluation de la maladie de Parkinson par un neurologue
Le diagnostic clinique de la maladie de Parkinson repose avant tout sur un examen médical pratiqué par un neurologue. Ce spécialiste va s’attacher à observer les manifestations de la maladie en deux temps .
Historique médical
Le neurologue va vous poser des questions sur votre passif médical et les symptômes déjà observés. Il réalise ainsi un historique (anamnèse) de vos difficultés passées, notamment motrices, pour les comparer ensuite aux symptômes actuels.
Les symptômes actuels
Le neurologue va ensuite évaluer la présence d’une lenteur des mouvements, aussi appelée bradykinésie, combinée avec un ou plusieurs des symptômes suivants :
- rigidité des bras, des jambes ou du tronc et/ou ;
- tremblement d’un membre au repos et/ou ;
- troubles de la posture, de l’équilibre ou chute.
Le fait que les symptômes se manifestent surtout d’un seul côté du corps est une caractéristique de la maladie de Parkinson.
Le neurologue testera ensuite la dextérité des doigts au travers de différents exercices, et évaluera la marche, la parole et l’écriture, afin de détecter d’éventuels signes caractéristiques de la maladie de Parkinson.
Il tentera d’exclure d’autres pathologies (voir Maladie apparentées) pouvant présenter des symptômes similaires à la maladie de Parkinson (tremblement essentiel, Parkinson d’origine médicamenteuse, hydrocéphalie à pression normale, syndromes parkinsoniens).
Le saviez-vous ?
Il n’existe pas de tests de laboratoire spécifiques à la maladie de Parkinson.
Confirmer le diagnostic par les médicaments
Pour confirmer le diagnostic de la maladie de Parkinson, le neurologue peut aussi prescrire un médicament à base de Lévodopa (voir Traitements), qui permet d’augmenter les niveaux de dopamine dans le cerveau. Le plus souvent, avec la prise orale de cette molécule, une personne atteinte de la maladie de Parkinson constatera une amélioration de la vitesse de ses mouvements, de la raideur ou une réduction des tremblements. Plusieurs semaines et une augmentation progressive de la dose peuvent être nécessaires pour ressentir ces améliorations.
L’absence de réponse à la Lévodopa peut inciter le neurologue à chercher un autre diagnostic ou à prescrire des examens complémentaires, tels que des analyses d’imagerie du cerveau. Un DatScan, une technique d’imagerie cérébrale, peut aussi être envisagé au cas par cas pour exclure d’autres pathologies possibles.
Le DatScan pour confirmer le diagnostic
La scintigraphie cérébrale au DatScan est un examen d’imagerie cérébrale qui permet d’explorer dans le cerveau la densité d’une molécule qui permet de transporter la dopamine (DAT signifie Dopamine Active Transporter en anglais). Une diminution des transporteurs à dopamine dans certaines parties du cerveau est associée à la maladie de Parkinson.
Dans la plupart des cas, un DatScan n’ajoutera pas d’informations supplémentaires à celles déjà obtenues par l’examen clinique. Cela peut toutefois permettre de différencier une maladie de Parkinson d’une maladie induite par des médicaments ou d’un Parkinson vasculaire.
Le DatScan n’est pas une méthode pour mesurer la progression de la maladie dans le temps. Ce n’est pas non plus un test que l’on fait plusieurs fois au cours de l’évolution de la maladie.
Effets indésirables possibles de la scintigraphie
Certains effets indésirables tels que des maux de tête, des nausées, des vertiges, des sécheresses buccales et des vertiges légers à modérés, ainsi que des réactions d’hypersensibilité et des douleurs au point d’injection, ont été rapportés.
Késako ?
- Neurones dopaminergiques : cellules situées dans la substance noire du cerveau (sa zone la plus profonde) et qui produisent de la dopamine.
- Anamnèse : terme médical désignant l’ensemble des informations et des antécédents médicaux d’un patient recueillis par un professionnel de santé lors de l’évaluation initiale, de façon à bien comprendre la condition médicale globale du patient et à établir un diagnostic précis.
- Bradykinésie. Terme médical utilisé pour décrire un symptôme caractéristique de la maladie de Parkinson. Et qui désigne une lenteur anormale des mouvements volontaires et spontanés du corps.
- Dopamine. Molécule produite par certains de nos neurones qui l’utilisent comme messager chimique pour transmettre des informations à différents circuits cérébraux, en l’occurrence la gestion de nos mouvements.