IPA : une nouvelle montée en compétences profitable à tous
IPA (Infirmier en Pratique Avancée)
Le statut d’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) a été officiellement créé en France par la loi de modernisation du système de santé (26 janvier 2016). Cette loi a posé un nouveau cadre juridique permettant aux infirmiers d’exercer des compétences élargies, notamment dans la prise en charge des pathologies chroniques telles que la maladie de Parkinson. Un nouvel arrêté, paru le 25 avril dernier, accorde aux IPA de nouvelles responsabilités et aux patients, notamment ceux touchés par la maladie de Parkinson, une meilleure accessibilité et qualité de soins.
Jérémie Thézenas, président du Regroupement Francophone des Infirmiers en Pratique Avancée en Neurologie (REFIPAN*) et Infirmier en Pratique Avancée en neurologie au centre hospitalier Simone-Veil à Eaubonne (95) nous éclaire sur les enjeux et les impacts du nouveau périmètre d’intervention des IPA.
Les Infirmiers en Pratique Avancée sont des infirmiers de niveau master. Ils ont validé trois années de formation initiale suivies de deux années de formation en Pratique Avancée. Pour pouvoir exercer en Pratique Avancée, il leur faut en outre justifier de trois ans d’expérience professionnelle. À l’intérieur de ce diplôme, figurent plusieurs mentions dont les pathologies chroniques stabilisées regroupant quatre spécialités médicales et autant de maladies très présentes dans la population française : la cardiologie, la diabétologie, la pneumologie et la neurologie qui recouvre l’épilepsie, les AVC, la maladie d’Alzheimer, et les syndromes parkinsoniens. Les IPA peuvent pratiquer en établissement de santé, en établissement médico-social, dans un Ehpad mais également en ville (par exemple dans une maison ou un centre de santé, ou encore en assistance d’un médecin spécialiste). Les IPA peuvent compléter leur formation initiale en approfondissant leurs connaissances sur la maladie de Parkinson soit en obtenant un diplôme universitaire (DU/DIU) sur la maladie de Parkinson et les syndromes apparentés soit par le biais de la formation continue avec des modules ciblant spécifiquement les symptômes moteurs et non moteurs de Parkinson, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ou encore les traitements médicamenteux et non médicamenteux de la maladie. À noter que que France Parkinson propose également des programmes de formation dédiés aux infirmiers : consulter les formations.
« Les IPA ont connu un élargissement progressif de leurs responsabilités portant notamment sur le renouvellement des prescriptions et l’accompagnement des patients. Les IPA avaient droit à la prescription d’examens complémentaires mais ne pouvaient initier de nouveaux traitements. Ils ne pouvaient que les renouveler. En outre, l’accompagnement logistique était peu développé, sans possibilité de signer des bons de transport ou de prescrire un arrêt de travail, par exemple. Avec ce nouvel arrêté, qui était très attendu, les IPA ont désormais une capacité de prescription, avec ou sans diagnostic, et toujours avec une supervision médicale. Les IPA ont obtenu dans un premier temps (janvier 2025) l’accès direct aux patients, dans le cadre d’exercice coordonné par un médecin. Depuis fin avril 2025, les IPA peuvent désormais prescrire des médicaments, dans le cadre d’une consultation de suivi. Ils peuvent ainsi initier des traitements anti-parkinsoniens et les adapter si besoin, le tout étant ensuite réévalué par le neurologue », précise Jérémie Thézenas.
« Les IPA ont connu un élargissement progressif de leurs responsabilités portant notamment sur le renouvellement des prescriptions et l’accompagnement des patients. Les IPA avaient droit à la prescription d’examens complémentaires mais ne pouvaient initier de nouveaux traitements. Ils ne pouvaient que les renouveler. En outre, l’accompagnement logistique était peu développé, sans possibilité de signer des bons de transport ou de prescrire un arrêt de travail, par exemple. Avec ce nouvel arrêté, qui était très attendu, les IPA ont désormais une capacité de prescription, avec ou sans diagnostic, et toujours avec une supervision médicale. Les IPA ont obtenu dans un premier temps (janvier 2025) l’accès direct aux patients, dans le cadre d’exercice coordonné par un médecin. Depuis fin avril 2025, les IPA peuvent désormais prescrire des médicaments, dans le cadre d’une consultation de suivi. Ils peuvent ainsi initier des traitements anti-parkinsoniens et les adapter si besoin, le tout étant ensuite réévalué par le neurologue », précise Jérémie Thézenas.

Ce nouvel arrêté constitue une avancée majeure tout en répondant de façon cohérente aux objectifs initiaux de la pratique avancée : être un soutien dans le suivi des patients et pouvoir être enfin impactant dans une prise en charge plus globale. En effet, les IPA sont désormais habilités à prescrire des examens complémentaires et des traitements médicamenteux, à signer des bons de transport…
« Face à la pénurie médicale en neurologie, les nouvelles prérogatives accordées aux IPA facilitent le parcours de soins des patients tout en leur offrant l’accessibilité à un professionnel très au fait de leur pathologie et permettant une réorganisation de leur suivi. Cette montée en compétence devrait aussi conférer une nouvelle attractivité pour la profession d’IPA, qu’elle soit exercée en à l’hôpital ou en ville », conclut Jérémie Thézenas.
* Le REFIPAN est une association dédiée aux infirmiers et aux étudiants en pratique avancée dans le domaine de la neurologie, rassemblant les professionnels francophones œuvrant dans ce domaine spécifique de la santé. Son objectif principal est de favoriser la collaboration, l’échange de connaissances et le soutien de ses membres dans l’exercice de la pratique avancée en neurologie, tout en contribuant à l’évolution des soins infirmiers spécialisés.