Rééducation

La rééducation dans la maladie de Parkinson désigne un ensemble de techniques paramédicales qui permettent de limiter et de mieux faire face à certains troubles de la maladie.

La rééducation dans la maladie de Parkinson désigne un ensemble de techniques paramédicales qui permettent de limiter et de mieux faire face à certains troubles de la maladie.

Dans le cas de la maladie de Parkinson la rééducation a aujourd’hui largement fait ses preuves. Autant sur l’amélioration des symptômes moteurs (kinésithérapie) que sur les troubles de la voix, de la parole et de la déglutition (orthophonie). 

La rééducation tient une place prépondérante dans la prise en charge de la maladie de Parkinson. Au même titre que les traitements médicamenteux, la rééducation est nécessaire dès l’annonce du diagnostic. Même s’il y a encore peu de symptômes et de gêne car il s’agira avant tout de faire de la prévention. Une pratique sportive est également importante. Des stages de rééducation spécialisés existent aussi, joignant plusieurs techniques de rééducation. Ils se déroulent au sein de SMR (Soins Médicaux et de Réadaptation) répartis sur l’ensemble du territoire. Cela dure généralement quelques semaines, en journée ou en hospitalisation complète. 

La rééducation est prescrite par le médecin traitant ou le neurologue en fonction des symptômes de chacun. 

La kinésithérapie

La rééducation par la kinésithérapie (renvoi vers pages métier) est un complément essentiel du traitement de la maladie de Parkinson. Elle est ainsi une des clés du maintien de l’autonomie. Les traitements sont d’ailleurs plus efficaces si les capacités physiques sont entretenues au mieux. 

Du fait de sa complexité, la maladie de Parkinson nécessite une rééducation assurée par un kinésithérapeute ayant une bonne connaissance de la maladie. 

La kinésithérapie est utile et importante dès la pose du diagnostic. Elle est aussi important pendant les différents stades d’avancement de la maladie. Ce qui permettra de gérer au mieux les troubles des mouvements et leur impact sur la vie quotidienne. Elle ne se fait pas obligatoirement en continu durant des années mais est à solliciter selon la nécessité. Elle s’oriente principalement sur les problèmes liés à la fonction motrice et identifie les cibles considérées importantes pour la personne malade et son entourage. L’intervention doit donc être individualisée. 

 

Objectifs de la kinésithérapie 

La prise en charge se concentre en fonction de chaque personne sur les conséquences des déficiences sur les activités de la vie de tous les jours. Telles que la rigidité des muscles (et ainsi les douleurs qu’elle engendre), la lenteur des mouvements, les tremblements, les blocages et le freezing (pieds qui restent comme collés au sol), et la perte d’équilibre. Renvoi vers les pages correspondant à chaque symptôme 

La kinésithérapie vise à optimiser la qualité des mouvements, l’autonomie fonctionnelle et la forme physique générale. D’autres aspects pouvant être touchés peuvent faire l’objet de la rééducation en kinésithérapie éventuellement en coopération avec d’autres professionnels, tels que l’écriture, la fonction respiratoire et la posture. 

Idéalement l’intervention du kinésithérapeute devrait se faire dès le diagnostic. A ce stade, celle-ci se concentre sur des conseils d’exercices physiques à pratiquer régulièrement pour le maintien d’une bonne forme physique. 

Les exercices peuvent minimiser les répercussions de la maladie sur plusieurs aspects. Par exemple sur la détérioration de la force, de l’endurance, de la souplesse et de l’équilibre. Quand la maladie progresse, le kinésithérapeute enseigne des stratégies applicables seul ou avec un proche, pour surmonter les difficultés à générer des mouvements automatiques en utilisant des indiçages externes :  

  • Auditifs : par exemple en écoutant le son d’un métronome ; 
  • Tactiles : par exemple avec un accompagnant qui va toucher l’épaule de la personne malade pour démarrer la marche ; 
  • Visuel : par exemple en regardant des lignes au sol durant la marche 

Ces stratégies peuvent utiliser également des indiçages « internes ». Par exemple en s’imaginant des lignes sur le sol, ou en comptant mentalement en marchant.  

Le kinésithérapeute propose également l’exécution d’activités de double tâche. Comme marcher en portant un verre d’eau et travaille sur l’amélioration de la capacité attentionnelle. 

A un stade plus avancé de la maladie, à domicile, à l’hôpital ou en EHPAD, le kinésithérapeute peut encore aider à préserver la capacité physique résiduelle, à faciliter les soins et à réduire le risque de chutes. 

 

Prise en charge 

Le kinésithérapeute intervient sur prescription médicale. Les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale dans le cadre de l’affection de longue durée (ALD 16 Parkinson). 

Les kinésithérapeutes exercent le plus souvent en cabinet libéral en ville. Ils interviennent aussi en centre de rééducation, en service de soins de suite et de réadaptation, en équipe mobile intervenant à domicile et à l’hôpital. 

 

A noter : Les programmes de rééducation physique 

Ces dernières années, les expériences se sont multipliées pour montrer les bienfaits de l’exercice physique adapté à la maladie de Parkinson. Des équipes médicales, spécialistes de la maladie de Parkinson ont développé des programmes d’activité physique intensive sur plusieurs semaines.  

Il n’existe pas aujourd’hui de liste publique de ces programmes. Nous vous conseillons de contacter votre neurologue ou le centre expert le plus proche.  

L’orthophonie 

La rééducation orthophonique permet de prévenir ou corriger les difficultés à parler, la diminution de l’expression faciale, les troubles de la déglutition ainsi que les troubles de l’écriture (micrographie). En fonction de ce dont souffre la personne malade, elle peut donc jouer un rôle central dans le traitement de la maladie de Parkinson. D’autant plus que ces troubles sont des facteurs d’isolement social. 

Ces différents troubles seront d’autant mieux pris en charge s’ils le sont de manière précoce. Une méthode américaine, la LSVT Loud (Lee Silverman Voice Treatement), basée sur un principe intensif, a fait ses preuves pour la rééducation orthophonique de la voix et de la parole. 

 

Objectifs de l’orthophonie  

Le principe de la rééducation est de permettre au patient de prendre le relais des automatismes par un contrôle volontaire.  

Elle commence par un bilan orthophonique destiné à repérer les troubles fonctionnels. Ainsi que les fluctuations en fonction de la prise des médicaments, de l’état émotif et de la fatigue.  

Elle se poursuit par l’étude détaillée des processus composants la parole, l’expression faciale, la déglutition ou l’écriture. Des exercices de mobilité permettent enfin au malade de regagner un contrôle satisfaisant. 

La prise en charge est évolutive et adaptable à chaque personne malade. Cela varie selon ses troubles, ses besoins et le stade de la MP. 

Les prises en charge intensives (type LSVT Loud), limitées dans le temps et renouvelées régulièrement (par cures) sont à privilégier. Les principes d’encouragement et de stimulations maximales sont à retenir. Les objectifs de la rééducation varient selon la sévérité des troubles et l’évolution de la maladie de Parkinson. 

L’orthophoniste peut également évaluer et prendre en charge les troubles cognitifs. Dans la maladie de Parkinson, les atteintes cognitives concernent essentiellement les troubles dysexécutifs, l’attention, la mémoire et l’organisation visuospatiale. La prise en charge visera à réduire les impacts fonctionnels des atteintes dans la vie quotidienne. 

 

Prise en charge 

L’orthophoniste intervient sur prescription médicale. Les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale dans le cadre de l’affection de longue durée (ALD 16 Parkinson). 

Les orthophonistes exercent le plus souvent en cabinet libéral en ville. Ils interviennent aussi en centre de rééducation, en service de soins de suite et de réadaptation, en équipe mobile intervenant à domicile et à l’hôpital. 

 L’ergothérapie 

L’objectif de l’ergothérapie est de maintenir, de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace. Elle prévient, réduit ou supprime les situations de handicap. Tout en tenant compte des habitudes de vie des personnes et de leur environnement. Son efficacité dans la maladie de Parkinson est bien établie.  

L’évaluation des besoins du malade prendra en compte ses difficultés motrices, ses difficultés cognitives que ses capacités, ses occupations et ses habitudes de vie ainsi que les moyens de compensation déjà mis en place (aides techniques ou humaines) ou son environnement (domicile, véhicule, etc.). 

La rééducation concerne surtout la motricité fine (dextérité manuelle, écriture…). Et la motricité globale au niveau des membres supérieurs (avec comme objectif de maintenir une gestuelle fonctionnelle), de la posture et de l’équilibre. Elle participera également à la prise en charge des troubles cognitifs comme les questions d’organisation, de planification dans le temps… Dans le cadre d’un suivi à domicile, elle se concentrera sur les activités quotidiennes. 

L’ergothérapeute proposera des stratégies et/ou des aides techniques pour faciliter la communication, le déplacement, la toilette ou le repas, et les testera dans l’environnement du patient.  

Il pourra également apporter des conseils pour l’aménagement du logement et du véhicule. Il propose donc une solution globale pour favoriser l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.  

 

Prise en charge 

L’ergothérapeute intervient sur prescription médicale, en centre hospitalier, en structure de soins de suite et de réadaptation (SSR). Parfois au sein de réseaux (réseau gérontologique), dans les SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) ou en cabinet libéral. Dans ce dernier cas, les soins ne sont pas remboursés par la sécurité sociale mais peuvent l’être par certaines mutuelles. 

Malheureusement l’ergothérapeute est difficilement accessible en dehors des structures au sein desquelles ils exercent habituellement car peu d’ergothérapeutes travaillent en libéral.  

Le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) et surtout des organismes tels que l’ANFE (Association Nationale Française des Ergothérapeutes) ou le SYNFEL (Syndicat Français des Ergothérapeutes en Liberal) apportent des conseils pour faciliter l’accès à un ergothérapeute.  

En complément des aides existantes, MDPH, caisses de retraite, etc… France Parkinson finance à titre expérimental l’intervention d’ergothérapeutes en vue de l’adaptation du domicile des malades de Parkinson.  

La psychomotricité 

La psychomotricité étudie l’ensemble des comportements moteurs du corps, en lien avec l’activité cérébrale, la vie psychique, affective et relationnelle (interactions avec l’environnement) : manière dont le corps bouge et fonctionne, capacités à réaliser tel geste, désir de maintenir ou développer telle activité.  

L’intervention en psychomotricité a pour objectif de préserver au maximum l’autonomie et de maintenir les capacités corporelles (mouvements, postures…). Elle fait en sorte que la personne malade se réapproprie son corps, redécouvre et conserve ce qu’elle est capable de réaliser. 

Les exercices proposés permettent de travailler sur différentes fonctions, en tenant compte des envies et des préférences du patient. 

Dans la maladie de Parkinson, il existe un ralentissement idéomoteur. C’est un affaiblissement des fonctions physiques et psychiques par ralentissement global du traitement de l’information. La pensée est plus lente, il est plus difficile de passer d’une pensée à l’autre. Le psychomotricien peut intervenir et stimuler la flexibilité mentale en donnant différentes consignes. 

Les exercices visent aussi à rééduquer la capacité à se concentrer pendant une certaine durée. A faire deux choses en même temps (attention), à retenir des informations visuelles, verbales, à court et long terme (mémoire), à s’orienter et se repérer, l’équilibre, la coordination. 

La psychomotricité n’est pas forcément la première intervention à mettre en place dans le cadre de la maladie de Parkinson. D’autres professionnels (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue, orthophoniste…) pourront être consultés prioritairement selon les symptômes et leur première apparition. 

L’intervention du psychomotricien est, en revanche, très adaptée lorsque la maladie est plus avancée. Notamment lorsque les mouvements deviennent très compliqués, avec la présence d’une hypertonie, pour favoriser le relâchement tonique. L’accompagnement peut se faire en amont des séances de kinésithérapie, pour tenter de diminuer le tonus et augmenter le degré de mobilisation. 

 

Prise en charge 

L’accompagnement par un psychomotricien se fait sur prescription médicale du neurologue ou du médecin traitant. 

Lorsque le professionnel exerce au sein de structures (centres hospitaliers ou de rééducation), sa prestation est entièrement prise en charge par la sécurité sociale.  

S’il pratique en libéral, elle n’est pas prise en charge par la sécurité sociale mais peut l’être par certaines mutuelles.