L’apathie

On estime qu’au moins 40% des personnes atteintes de Parkinson souffrent d’apathie. Elle peut être une source de frustration pour les malades et leurs proches. Comprendre que l’apathie est un symptôme de la maladie de Parkinson et trouver des moyens d’y faire face sont essentiels pour assurer une bonne qualité de vie et maintenir de bonnes relations avec les soignants, la famille et les amis.

Comment se manifeste l’apathie ?

L’apathie peut prendre plusieurs formes :

• Cognitive : Perte d’intérêt et de curiosité pour les choses nouvelles.
• Émotionnelle : Absence de passion ou de réaction à des nouvelles ou à des situations qui devraient normalement susciter une émotion.
• Comportementale : Difficulté à initier une activité, besoin d’être incité par d’autres personnes à accomplir des tâches.

Les personnes apathiques ne consacrent presque aucun temps à leurs loisirs ou à la participation à des activités sociales. Elles peuvent passer beaucoup plus de temps à regarder la télévision que celles qui ne souffrent pas d’apathie. Elles ont une baisse globale d’énergie, et sont souvent moins capables de s’occuper d’elles-mêmes de manière autonome et de gérer efficacement leur maladie. Par exemple, une personne apathique peut ne pas être motivée pour prendre ses médicaments à temps.

L’apathie chez les personnes atteintes de Parkinson peut être stressante pour les proches, qui peuvent considérer cette apathie comme une forme de paresse ou d’entêtement.

L’apathie est souvent difficile à différentier de la dépression et il est possible d’éprouver les deux en même temps.

En résumé on peut dire que :

• La tristesse, la culpabilité, l’inquiétude ou le désespoir sont des signes de dépression et non d’apathie.
• L’incapacité à « se lever et à aller de l’avant » peut être un signe d’apathie.

Quelles sont les causes de l’apathie dans la maladie de Parkinson ?

Les causes de l’apathie dans la maladie de Parkinson ne sont pas entièrement comprises. Mais plusieurs facteurs sont susceptibles de contribuer à son développement.

• Les changements dans la chimie du cerveau impliqués dans la présence des symptômes moteurs, telle que la baisse des niveaux de dopamine, peuvent également affecter l’humeur, l’énergie et la motivation d’une personne.
• Des altérations au niveau des circuits neuronaux et des structures cérébrales liées à la motivation peuvent également jouer un rôle dans l’émergence de l’apathie.

Comment prendre en charge l’apathie ?

Actuellement, il n’existe pas de traitement efficace prouvé de l’apathie – pas de pilules ou de thérapies pharmacologiques spécifiques. Mais des activités structurées et des possibilités de socialisation constituent une approche utile. Les antidépresseurs peuvent parfois aggraver l’apathie, sa prise en charge est donc complexe et nécessite une approche thérapeutique globale :

• Echanger avec votre médecin pour évaluer et optimiser les médicaments que vous prenez pour améliorer vos symptômes moteurs- une amélioration des symptômes moteurs peut réduire l’apathie.
• Des approches non pharmacologiques sont également très importantes. L’intervention de professionnels de la santé mentale, tels que des psychologues, peut aider à développer des stratégies pour surmonter l’apathie.
• Un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et des activités sociales stimulantes, peut contribuer à atténuer les symptômes de l’apathie. Le soutien social, la compréhension et la communication ouverte avec les proches sont également des éléments essentiels dans la gestion de l’apathie.

Quelques stratégies pour vous aider à y faire face :

• Demander le soutien des soignants, des amis et des membres de la famille pour essayer d’être actif, d’entretenir des relations sociales. Et aussi de retrouver du plaisir dans les activités quotidiennes.
• Créez un programme d’activités quotidiennes, y compris des tâches ménagères et des activités que vous aimez.

Soyez réaliste quant à ce que vous pouvez accomplir.

Accordez-vous une petite récompense pour chaque activité accomplie.

• Fixez-vous des objectifs hebdomadaires raisonnables pour les activités de loisir. Pratiquer un passe-temps ou aller au restaurant, par exemple. Essayez de sortir de chez vous.