La douleur dans la maladie de Parkinson
Perturbations du chlore spinal induites par la neurodégénérescence dopaminergique et rôles des voies descendantes sérotonergiques.
*Projet sélectionné dans le cadre de l’AAP de la FRC.
La maladie de Parkinson (MP), une pathologie entraînant des symptômes moteurs bien connus mais aussi des troubles non moteurs, est induite par une déplétion en dopamine (DA) dans les ganglions de la base (GB), notamment dans la substance noire compacte et le striatum. Le principal symptôme non-moteur est la douleur chronique qui n’est que partiellement expliquée par la déplétion en DA dans les GB. L’objectif du présent projet est de déchiffrer les mécanismes qui sous-tendent la douleur neuropathique centrale au-delà de la déplétion de la dopamine dans la maladie de Parkinson. Nous nous concentrerons ici sur la corne dorsale de la moelle épinière (DHSC) qui représente le premier noyau d’intégration des entrées nociceptives et nous avons déjà démontré que l’intégration nociceptive spinale est altérée dans le modèle de la maladie de Parkinson par injection de 6-hydroxydopamine dans le faisceau médian du cerveau antérieur. Ces altérations comportementales et électrophysiologiques sont similaires à celles observées dans la douleur neuropathique où les entrées excitatrices sont favorisées par rapport à l’inhibition. Un mécanisme important est la perte d’inhibition induite par le déséquilibre des chlorures dans le DHSC. Notre hypothèse actuelle est que la perte de dopamine pourrait conduire à une altération directe ou indirecte de l’équilibre des chlorures au niveau de la moelle épinière. Le déséquilibre des chlorures pourrait à son tour entraîner une hypersensibilité nociceptive et des symptômes de douleur chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Dans un premier temps, nous étudierons une possible conséquence spinale directe de la perte de dopamine sur l’équilibre du chlorure spinal. Nous supposons que la projection directe de la dopamine vers la corne dorsale de la moelle épinière est partiellement altérée dans notre modèle de la MP. Dans un deuxième temps, nous nous concentrerons sur la conséquence spinale indirecte par l’altération de la voie descendante de la 5HT connue pour être impliquée dans l’équilibre des chlorures au niveau du DHSC. Nous pensons pouvoir déchiffrer une partie de l’énigme de la douleur dans la maladie de Parkinson et proposer de nouvelles voies thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des patients parkinsoniens dans le futur.
Porteur de projet
Pascal FOSSAT
