Eicosainoides digestifs comme source de biomarqueurs pour la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est habituellement décrite sous ses aspects moteurs (tremblement, difficulté à effecteur les gestes fins et alternatifs, raideur). Ces signes moteurs sont liés au déficit en dopamine, lui-même étant la conséquence d’une perte accélérée des neurones de la substance noire dans le cerveau. Il est toutefois désormais clairement établi que la maladie de Parkinson ne se limite pas à la substance noire ni au cerveau et qu’elle peut atteindre d’autres structures en particulier le tube digestif. Les signes digestifs (lenteur de la vidange de l’estomac, constipation) sont en effet très fréquents au cours de la maladie et les lésions caractéristiques de la maladie sont présentes dans le tube digestif de la quasi-totalité des parkinsoniens. Nous avons montré au laboratoire que l’analyse d’une biopsie digestive obtenue au cours d’une colonoscopie (comme effectuée en routine pour détecter la présence de polypes) permettait de mettre en évidence les mêmes lésions que celles retrouvées dans le cerveau des patients parkinsoniens. Nous pensons donc qu’une simple biopsie digestive peut être un véritable reflet de ce qui passe dans le cerveau des patients parkinsoniens (le tube digestif serait une ‘fenêtre ouverte’ sur le cerveau).
La perte des neurones à dopamine de la substance noire s’accompagne d’une inflammation, qui peut être considérée comme une réaction de défense du cerveau. Cette inflammation a probablement un rôle délétère dans l’évolution de la maladie. Nous avons montré récemment que la présence des lésions de la maladie de Parkinson dans les neurones digestifs s’accompagnait aussi d’une inflammation. Nous souhaitons donc approfondir ces résultats en étudiant plus précisément les voies de l’inflammation dans les biopsies digestives de patients atteints de maladie de Parkinson, avec un intérêt tout particulier pour des dérivés des acides gras polyinsaturés, les eicosanoïdes. Grâce à cette étude, nous espérons pouvoir identifier de nouveaux marqueurs digestifs de la maladie de Parkinson permettant à terme d’aider au diagnostic et au suivi de la maladie.
Porteur de projet
Pascal DERKINDEREN
