Mardi 12 mars 2019 Conférence NUTRITION ET MALADIE DE PARKINSON: Compte rendu

Ce mardi 12 mars, Mme Claire TREMOLIERES, diététicienne nutritionniste au service de neurologie de l’hôpital Henri Mondor à Créteil, est venue nous décrire de manière très concrète comment le malade de Parkinson peut adapter son alimentation en fonction de ses symptômes et de sa prise de médicament.

Certaines manifestations symptomatiques de la maladie de Parkinson influencent la manière de s’alimenter et entraînent un déséquilibre nutritionnel (manque d’appétit ou à l’inverse comportement boulimique).

 

Dans le cadre de la maladie, la dénutrition peut être liée à plusieurs symptômes: perte de goût, problème de déglutition, importance des mouvements involontaires qu’on appelle dyskinésies (par leur dépense calorique), à l’origine de la perte de poids.

Il importe de conserver un régime alimentaire équilibré et surtout un apport suffisant en protéines (viande, poissons, œuf, laitage), nutriment principal pour les muscles, et éviter la diminution du tonus musculaire limitant ainsi le risque de chutes, de baisse des défenses immunitaires et d’augmentation des symptômes.

Il faut surtout avoir à l’esprit  que la LEVODOPA (principe actif du SINEMET, MODOPAR et STALEVO) est moins bien absorbée en présence de protéines. C’est la raison pour laquelle il est impératif de prendre ce médicament 30 mn avant le repas ou 1h30 après celui-ci.

Il est conseillé aussi d’augmenter les apports énergétiques :

  • Garder les 3 repas quotidiens et manger dès que la faim se fait ressentir.
  • Instaurer des collations au cours de la journée, ce qui fragmente les repas.
  • Enrichir son alimentation en protéines, en lipides (graisses d’origine animale ou végétale) et glucides (sucres qui représentent l’énergie de la cellule, présents dans les aliments sucrés mais aussi les féculents : pommes de terre, riz, pattes … ).

 

Une prise de poids peut être aussi observée, particulièrement après une intervention d’électro stimulation cérébrale profonde, qui limitera les dyskinésies (donc moins de mouvement et moins de perte calorique).

Certains médicaments peuvent également entraîner un comportement boulimique (agonistes dopaminergiques type SIFROL ou autres). Une aide psychologique peut être dans ce cas nécessaire. Selon Claire Tremolieres, le travail du nutritionniste est tout autant psychologique, en étudiant avec le patient certes ce que l’on mange mais aussi et surtout pourquoi on mange. Mettre des interdits sur certains aliments n’est pas toujours bénéfique devant les comportements boulimiques.

 

Par ailleurs, certains patients parkinsoniens peuvent souffrir de troubles intestinaux, notamment de constipation. Dans ce cas il est conseillé de:

  • Inclure progressivement des fibres dans l’alimentation (fruits, légumes verts).
  • Avoir une activité physique régulière.
  • s’hydrater : plus d’1 litre d’eau par jour.
  • stimuler son transit par des massages abdominaux dans le sens des aiguilles d’une montre.

 

Enfin ont été abordés les troubles de la déglutition qui peuvent toucher les malades de Parkinson. Pour y remédier, il vaut mieux :

  • Privilégier des boissons épaisses et fraîches.
  • Boire de l’eau pétillante.
  • Prendre son temps pour manger et mâcher lentement.
  • Accompagner ses aliments d’une sauce (donner du gout à ses aliments).

 

La conférence a été suivie de nombreuses questions sur les astuces à mettre en place au quotidien.

 

En conclusion: Adaptations judicieuses pour que les repas soient des moments de plaisir.

Partager la page :