Mardi 11 décembre 2018: conférence “sommeil et maladie de Parkinson” COMPTE RENDU
Ce mardi 11 décembre 2018,
le Dr Dodet Seners, neurologue au service « pathologies du sommeil »
de la Pitié Salpetrière,
est venu nous parler d’un thème qui préoccupe de nombreux malades de Parkinson
LE SOMMEIL.
Devant une assemblée d’une trentaine de personnes, elle a évoqué 3 points principaux :
1- Les troubles de la qualité du sommeil
2- La somnolence
3- Les troubles du comportement pendant le sommeil
1- Les troubles du sommeil :
Nombreux sont les malades de Parkinson qui déplorent une mauvaise qualité de sommeil ou sont bloqués en seconde partie de nuit avec un sommeil fragmenté et des réveils précoces. C’est souvent un signe avant coureur ou précoce de la maladie.
La prévalence des troubles du sommeil est associée à différents facteurs d’ordre psychologiques (anxiété, dépression..) et / ou sensitivo-moteurs (akinésie, dystonies, syndrome de jambes sans repos, apnée du sommeil, douleurs…) et peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie.
Des astuces permettent souvent d’améliorer les choses en complément des traitements :
Adapter la prise de médicaments en les prenant avant d’aller se coucher. Une étude a aussi démontré que l’apomorphine en traitement continu la nuit améliore aussi la qualité du sommeil chez des patients parkinsoniens fluctuants avec plainte d’insomnie.
Quelques modifications de la vie quotidienne peuvent aussi rendre de grands services :
- S’assurer que l’environnement de nuit correspond aux besoins spécifiques liés à la maladie de Parkinson et ne pas trop chauffer la chambre.
- Eviter les longues siestes, tout excitant (caféine, théine, nicotine), les repas trop lourds, les stimulations lumineuses trop fortes.
- Enfin, en cas de difficultés de sommeil, une heure de lever et de coucher régulière est parfois d’une grande utilité.
2- La somnolence :
Les patients se plaignent très souvent de somnolence pendant la journée, qui peut aller jusqu’à des endormissements subits. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer: la maladie elle-même, mais aussi le manque de sommeil nocturne (pour les causes énoncées plus haut), et les traitements.
On peut envisager de réduire ou de changer les traitements ou les combiner à des stimulants.
3- Les troubles du comportement
C’est au cours du sommeil paradoxal que des troubles du comportement peuvent être observés : sommeil agité, accompagné de rêves animés, avec des mouvements brusques et des cris, qui vont perturber la qualité du sommeil du patient et de son/sa partenaire.
Il s’agit de rêves effectués à une phase où, en principe, on reste immobile ; il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Il faut cependant adapter l’environnement de nuit en limitant les conséquences des troubles du comportement (sécuriser le lit, prévenir les chutes etc…)
Le docteur Dodet Seners a mentionné aussi qu’il existe un test d’auto-mesure pour évaluer son sommeil : « L’échelle de somnolence d’Epworth ». Il s’agit d’une série de questions permettant de noter l’importance et la fréquence des périodes de somnolence afin de savoir si une prise en charge médicale est nécessaire.
Par ailleurs, sur la région parisienne, le réseau de santé « MORPHÉE » répertorie les connaissances actuelles sur le sommeil et ses pathologies, ainsi que l’ensemble des structures médicales qui peuvent aider à sa prise en charge, en accès libre et direct. Son domaine dépasse bien sur aussi celui de la maladie de Parkinson.
Enfin, le Dr Dodet Seners a insisté sur le fait que les tests effectués en milieu hospitalier ne sont envisagés qu’après évaluation du neurologue ou du médecin traitant. C’est donc à ces derniers qu’il faut s’adresser, sans hésiter à aborder la question, il existe des solutions.
Cette conférence passionnante était la dernière de l’année Rendez-vous le 8 janvier pour partager notre traditionnelle galette des rois Bonne année à tous