Traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson : quels effets secondaires ? 

Bien que très performants sur le plan des bénéfices moteurs, les traitements proposés aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent provoquer des effets secondaires indésirables.

Bien que très performants sur le plan des bénéfices moteurs, les traitements proposés aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent provoquer des effets secondaires indésirables.

Les différents types de troubles pouvant être associés aux traitements

  • Nausées, vomissements ; 
  • Hypotension orthostatique : baisse de tension (sensation d’étourdissement) liée au changement de position (par exemple, en se levant d’une chaise) ; 
  • Somnolence avec risque d’attaque de sommeil (à distinguer de la somnolence en tant que symptôme de la maladie) ; 
  • Prise de poids et œdèmes des membres inférieurs ; 
  • Hallucinations (à distinguer des hallucinations en tant que symptômes de la maladie) ; 
  • Troubles du comportement avec survenue de phénomènes d’addictions (jeu d’argent, achats compulsifs, hypersexualité…) ; 
  • Dyskinésies (mouvements anormaux) en période de surdosage. 

À chaque type de traitement ses effets

En fonction du type de traitement dopaminergique, le risque de survenue des effets secondaires indésirables est plus ou moins important. Les agonistes engendrent moins de dyskinésies que la Lévodopa lorsqu’ils sont mis en place avant cette dernière. En revanche, ils entraînent de façon plus marquée que la Lévodopa les autres effets indésirables dopaminergiques. Ils peuvent notamment causer des troubles particuliers du comportement : 

  • Le jeu pathologique (jouer de manière frénétique et très souvent à̀ des jeux d’argent : casino, grattage, loto, tiercé…) ; 
  • L’hypersexualité (augmentation importante de la libido) ; 
  • Les achats compulsifs (ne répondant à̀ aucun besoin, sans limites budgétaires) ; 
  • Les troubles du comportement alimentaire (hyperphagie : manger sans faim des quantités importantes de nourriture) ou encore l’hyperactivité (commencer de nombreuses activités, se disperser, perdre la notion des priorités…). 

L’importance de la prise de conscience et du signalement

Dans un premier temps, les malades qui manifestent ce type d’effets secondaires peuvent ressentir un bien-être grisant qui les incite à̀ ne pas signaler ces changements de comportement. Bien souvent, ils n’ont pas conscience des risques encourus à cause de ces comportements anormaux ou alors ils n’osent pas en parler à leur entourage – y compris à leur neurologue – par honte ou sentiment de culpabilité. 

Ces comportements anormaux plongent le malade dans une grande souffrance et dans des situations personnelles, familiales, financières ou juridiques douloureuses. Ces différentes manifestations, si elles surviennent, doivent impérativement être signalées au neurologue. 

 

Pour vous aider

Afin de faciliter la discussion autour de ces effets secondaires, France Parkinson a créé un questionnaire d’auto-évaluation. Ce support en ligne permet aux personnes malades et/ou à leurs proches, d’évaluer d’éventuels troubles induits par les traitements antiparkinsoniens en répondant à une quinzaine de questions en toute confidentialité. Cet outil n’a pas vocation à poser un diagnostic, mais pourra être le support initiant un échange entre la personne malade et son neurologue.

Les fluctuations d’efficacité du traitement

Celles-ci peuvent être considérées comme des effets secondaires du traitement dopaminergique engendrés par l’évolution de la maladie de Parkinson. En effet, l’apparition des complications motrices marque la fin de la première phase de la maladie, où les symptômes étaient parfaitement contrôlés. Le traitement reste efficace, mais de manière discontinue, entraînant des variations de l’état physique et psychique. Alternent alors des phases appelées « on », où le malade va bien avec parfois des mouvements involontaires, et des phases « off », où des symptômes réapparaissent. Leur intensité varie beaucoup d’une personne à l’autre mais elles peuvent être prises en charge et gérées au quotidien. 

Les fluctuations liées à la prise du traitement

Certaines fluctuations, les plus fréquentes, sont prévisibles. Ce sont des phases de réapparition transitoire des signes de la maladie de Parkinson. Il peut s’agir d’un ralentissement du mouvement, notamment une diminution de la spontanéité, de la rapidité et de l’efficacité des gestes, d’un ralentissement de la marche, ou encore de l’apparition d’un tremblement. L’intensité en est très variable, pouvant aller jusqu’à̀ bloquer tout mouvement ; elle dépend en partie de l’état émotionnel. En fin de dose, elle reflète la diminution de l’effet des traitements. La nuit, à distance de la dernière prise, des difficultés à̀ bouger dans son lit ou à̀ se lever peuvent apparaître. 

Ces symptômes sont à̀ traiter rapidement, car ils peuvent être source d’angoisse aussi bien pour la personne malade que pour son entourage et altérer la qualité du sommeil. Le matin au réveil, les symptômes parkinsoniens peuvent être associés à des spasmes musculaires (dystonies) provoquant des postures anormales, surtout au niveau des pieds. Elles disparaissent généralement après la première prise de traitement en même temps que les symptômes parkinsoniens. 

Les fluctuations non liées à la dose du traitement

Les malades peuvent également voir la réapparition des signes de la maladie de Parkinson à des moments variables par rapport à̀ la prise des médicaments antiparkinsoniens. Ce caractère imprévisible peut être très gênant pour les malades. Ces fluctuations apparaissent très rapidement, parfois en quelques secondes, pour disparaître aussi vite. Elles sont plus rares que les fluctuations de fin de dose. 

 

Focus sur les dyskinésies

Ces mouvements anormaux involontaires révèlent une stimulation dopaminergique un peu trop importante. Les dyskinésies survenant en milieu de dose sont les plus fréquentes. Elles surviennent lors de l’effet maximal du traitement. Les dyskinésies peuvent être présentes au repos mais s’intensifient lors d’un mouvement volontaire. Elles gênent généralement plus l’entourage que la personne malade. Elles peuvent aussi apparaître en début et fin de dose. Souvent, elles sont plus gênantes et associées aux symptômes parkinsoniens. 

Késako ? 

  • Hypotension orthostatique : chute significative de la pression artérielle d’une personne lorsqu’elle passe d’une position couchée ou assise à une position debout, provoquant ainsi des symptômes tels que des vertiges, des étourdissements, une faiblesse, une vision trouble et même des évanouissements. 
  • Dyskinésie : terme médical qui désigne des mouvements anormaux, involontaires et souvent répétitifs du corps. 
  • Traitement dopaminergique : approche médicale visant à augmenter ou à moduler les niveaux de dopamine dans le cerveau en utilisant des médicaments ou d’autres interventions. 
  • Agoniste dopaminergique : type de médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson qui agit en stimulant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, un neurotransmetteur impliqué notamment dans la régulation des mouvements. 
  • Lévodopa : médicament largement utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson pour atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients. 
  • Hyperphagie : trouble de l’alimentation se traduisant par une consommation excessive et incontrôlée de nourriture, souvent accompagnée d’une sensation de perte de contrôle pendant les épisodes de surconsommation. 
  • Dystonie : trouble du mouvement caractérisé par des contractions musculaires involontaires, soutenues et souvent répétitives, qui entraîne des postures anormales et des mouvements tordus.